l’aventure intérieure
chères lectrices, chers lecteurs,
en ce jeudi 2 janvier, je commence bien sûr par vous souhaiter le meilleur pour 2025 - ce matin j’ai envie de dire santé, joie, justesse, que j’aimerais vous envoyer comme un petit paquet bien ficelé de choses essentielles. Avez-vous pris certaines décisions, des résolutions pour cette année qui commence ? Savez-vous qu’il est encore temps de le faire ? En réalité, ce ne sont pas seulement le 31 décembre et le 1er janvier qui sont propices au changement & au rêve - il y a tout cet espace si particulier entre le 25 décembre et le 6 janvier : ces grandes nuits si propices à l’introspection sont un véritable cadeau de l’hiver et il est encore largement temps d’en profiter. Accepter de prendre son temps, respirer, regarder les choses en soi & autour de soi. Se familiariser avec ce qu’on croit être un vide intérieur et qui est en réalité un plein extraordinaire, une véritable mine d’or.
À ce propos, je voulais vous raconter une chose qui m’est arrivée au Nouvel An. Oh, pas grand chose, vous allez voir. Mais tout de même. Nous avons fêté avec des amis chers et un couple d’amis à eux que nous ne connaissions pas. Du coup, forcément, ben, on fait un peu connaissance. À un moment, nos amis ont évoqué ce voyage au long court que nous avons fait lorsque nos enfants étaient encore tout jeunes. En vérité, nous en parlons très rarement, ni mon homme ni moi ne sommes de grands raconteurs, on a plutôt tendance à écouter. Mais là, on nous a demandé de raconter. Alors on l’a fait, un peu. Bon, en plus tout se passait en anglais, et l’anglais, ce n’est pas mon fort, ce qui a fait baissé encore mon éloquence déjà plutôt rare. Mais on a raconté, un peu.
À la fin, les amis des amis ont demandé si on avait vécu d’autres choses extraordinaires depuis. À ce moment-là, j’ai réalisé que bien sûr, ce voyage de 18 mois que nous avons fait avec trois jeunes enfants, c’était une sacrée aventure - le départ vers le Nord, arriver en Russie par la Finlande, puis Israël, l’Inde longtemps, la Chine et le retour par l’Asie centrale. Oui, une sacrée aventure, de celles que les gens aiment s’entendre conter. Mais il y a une aventure bien plus extraordinaire que nous cherchions sans doute déjà à l’époque sans le savoir: c’est l’aventure intérieure. Elle est beaucoup plus discrète, notamment car elle est profondément silencieuse. On n’en ramène pas de souvenirs, aucun objet, rien à afficher - rien de tangible. Et pourtant c’est la plus extraordinaire qui soit. Mais le soir du 31, tout ça, on n’a pas eu envie de le raconter.
Cette aventure intérieure, je crois bien que c’est cela que j’ai envie de partager avec vous ici. Surtout, j’aimerais vous donner envie d’entamer vous aussi ce voyage intérieur car il est absolument passionnant & merveilleusement lumineux. Mais c’est difficile à partager. Surtout dans notre monde si bruyant, si agité, si loin de l’essentiel. Car le premier véhicule de ce voyage, c’est le silence. Et le silence fait peur. Mais il est absolument indispensable, c’est la seule certitude que j’ai. Pour cette nouvelle année, si je peux me permettre de donner un conseil, ce serait: faites de la place au silence, un peu chaque jour. Au début, sans doute, il vous faudra l’affronter, mais allez-y, soyez courageux, le jeu en vaut infiniment la chandelle.
Je vais m’arrêter là pour aujourd’hui et résumer ainsi ma proposition pour 2025 : offrez-vous chaque jour quelques minutes de vrai silence !
Bonne année !
LA CABANE COLCHIK EN 2025
Si vous me suivez également sur instagram, alors vous savez sans doute que j’ai décidé de me tenir à l’écart des réseaux sociaux pour toute l’année 2025. C’est une idée un peu folle, je sais, contre-intuitive et contre-productive, sans doute. Mais ça s’est présenté à moi avec une telle force ! Au moment-même où j’ai formulé cette décision dans ma tête, j’ai su que je le ferai et je n’ai aucun doute sur le fait que c’est une magnifique décision.
Pour le moment, je savoure cette grande liberté. Je retrouve cette fraîcheur des petits matins quand on part en voyage, je me sens tellement légère et tellement, mais tellement alignée ! Je redécouvre tous ces petits moments délicieux, ces moments de rien où automatiquement on prend son téléphone pour un petit coup d’oeil qui dure toujours plus longtemps qu’on ne le voudrait. J’ai l’impression d’avoir un temps immense devant moi, un temps qui n’est plus hachuré, morcelé, un temps qui s’étale si agréablement, dans lequel je me coule avec un tel plaisir. En fait, je jubile intérieurement, je ris, je suis si heureuse, comme si j’avais devant moi toute une année d’école buissonnière.
Après ? On verra !