2X18 ou le temps qui passe
Chère lectrice, cher lecteur,
Cette semaine, il m’est arrivé un truc incroyable - nos deux grands ont eu 18 ans ! Fou, non ? Vous allez me dire qu’il fallait s’y attendre, que ça ne vous étonne pas, mais moi, je n’en reviens pas ! On parle beaucoup de la petite enfance, je trouve, tout le monde imagine qu’avoir deux enfants d’un coup, ça n’est pas de tout repos. On parle des enfants qui grandissent, de l’adolescence. Ça oui. Tellement parfois, que cela peut même générer une certaine appréhension. Mais on ne dit pas assez ce passage à l’âge adulte de nos enfants qui est aussi un passage dans un autre âge mal défini pour nous, les parents. Et je n’avais pas pensé qu’avoir des jumeaux, ce serait aussi avoir deux enfants adultes du même coup !
Ça fait quelques temps que j’y pense tout de même, quelques temps que je le vois venir, que je les vois changer, devenir des jeunes hommes, le regard change, l’attitude s’affirme, les propos s’affinent. Parfois on voit l’enfant surgir, incontrôlé & incontrôlable, parfois on voit l’homme poindre le bout de son nez. C’est beau à voir, cette valse du devenir-adulte. Mais mardi, le jour de leurs 18 ans, j’ai été submergée d’émotion. Moi qui vous parlais du temps long dans la minute Colchik numéro 10, eh bien les 18 ans de mes gars, ça m’a fait l’effet d’une fulgurance temporelle.
Soudain, en une journée, tout s’est posé. J’ai revécu toutes les années d’enfance, les tendres années comme on dit si joliment, j’ai repensé à toutes les aventures extraordinaires que nous avons vécues en familles, à toutes les épreuves que nous avons vaillamment surmontées ensemble. Ça m’a fait comme un petit tremblement de terre intérieur. Et puis tout s’est posé, tout s’est apaisé, tout a pris sa place. J’ai vu que tout était bien. Que nous vieillissions, oui, mais heureux parents de jeunes hommes en devenir, que ça nous inscrivait dans le bon temps long, le temps de la vie.
Depuis mardi, tout est comme avant, mais rien n’est plus pareil. Je ressens l’apaisement immense d’une tâche accomplie. Je sens quelque chose qui se détache de moi et va continuer la danse du vivant et je sens que cela est bon & bien. Les enfants petits, j’avais parfois peur de les voir grandir, je ne savais pas ce qui viendrait après. Mais je sais maintenant qu’il ne faut pas avoir peur de voir ses enfants grandir. Il faut vivre chaque étape de l’enfance et de l’adolescence avec eux. Ainsi, on construit une relation solide et belle qui est bien plus forte que le temps qui passe.
J’ai adoré avoir des enfants petits, j’ai adoré leur tourbillon. Mais les voir devenir des adultes est largement aussi merveilleux. Je ne me lasse pas de les regarder vivre, je me dis qu’on les a fabriqué un peu, c’est assez magique quand même, non ? J’ai même l’impression que maintenant je vais pouvoir me reposer ! C’est à eux maintenant de jouer le grand jeu de la vie.
Voilà, je vous souhaite un beau week-end, pour nous la fête continue encore un peu. À la semaine prochaine. Laura