le jaillissement du rêve

j’ai pris cette photo l’été dernier dans la forêt près de Berlin (Grunewald)

Chère lectrice, cher lecteur,

Voici plus d’un mois maintenant que je ne suis plus allée sur Instagram, vous le savez sans doute, c’était mon défi (mon cadeau ?) pour cette année 2025. C’est une expérience extrêmement riche pour moi, et extrêmement heureuse, je voulais vous en parler un peu ici. Il y a tant à dire à ce sujet en fait, je ne vous dirai pas tout dans cette lettre. Je dois préciser que je n’ai jamais été une grande consommatrice en terme de temps, mais tout de même, ça avait fini par occuper une place assez importante dans ma vie en terme de préoccupation (que vais-je poster ? story ou réel ? combien de likes ? et si je me mettais à la vidéo ? …) Aujourd’hui, je vous parlerai de deux choses.

Tout d’abord: c’est vraiment passé comme une lettre à la poste ! Aucune difficulté ! Les seuls rares moments où j’ai dû résister, oh un instant seulement, ce sont ces quelques moments d’ennui de la fin du jour où on va scroller inconsciemment pour faire passer le temps, trop fatigué pour faire autre chose - ces moments sont faciles à gérer, il suffit de s’offrir quelques minutes de repos, de rien, c’est-à-dire de présence et du coup, l’énergie revient beaucoup plus vite qu’en se perdant sur les réseaux. Ou bien ces moments après la colère (oui, ça m’arrive) où on scroll en croyant se détendre et oublier - là encore, il est beaucoup plus efficace de faire face à son émotion négative et de la regarder passer tel un nuage.

Vraiment, une année sans Instagram est sans doute le plus beau cadeau que je pouvais me faire. J’ai retrouvé le vrai goût de tout. Retrouvé le temps, l’équilibre, la paix, la vie qui coule, la présence au corps, la présence aux autres, l’attente, la joie... Et surtout, grande surprise, j’ai retrouvé mes nuits ! J’avoue, je ne m’ étais même pas aperçu que je les avais perdues. Un jour il y a quelque temps, j’avais bien entendu mon fils (un grand passionné des temps très anciens) me dire qu’à l’Antiquité, on devait rêver beaucoup plus, me parler de la fonction des rêves… Mais je n’avais pas réfléchi plus loin, en fait j’avais fini par croire que je rêvais peu et que c’était comme ça.

Et puis c’est revenu, comme une vague, comme l’eau de la source dans Colline de Giono, qui est un de mes livres préférés. Les rêves. Ils sont revenus d’abord doucement, toutes les quelques nuits. Et maintenant, c’est par flots qu’ils arrivent. Toutes les nuits, plusieurs fois par nuit même. Comme si j’avais à nouveau accès à un espace de mon âme qui avait été barricadé. Oui, c’est vraiment comme cela que je le vois. Je crois que le flot d’images auquel nous sommes soumis à longueur de temps vient obstruer notre esprit. Il est comme submergé par ce flot quasi-continu qui doit prendre ses aises à la surface de notre cerveau et nous empêcher d’accéder plus loin à nos profondeurs.

Bon, tout ce que je vous dis là, je vous le dis à titre personnel, hein, il n’y a rien de scientifique, il s’agit juste de mon expérience à moi. Mais je la trouve suffisamment forte pour être digne de partage. Et pour faire simple, mon avis sur la question, c’est que submergées d’images extérieures nos images intérieures n’ont plus la place pour se déployer. Elles doivent rester bloquer quelque part, forcément, et cela doit bien avoir quelque conséquence. Pour ma part, je sens en moi une sorte d’équilibre se rétablir, un façon d’être au monde différente, plus originelle, plus simple et je crois que le retour de cette fonction essentielle et mystérieuse du rêve y est pour beaucoup.

Et vous, rêvez-vous souvent ? Suis-je la seule à constater ce tarissement du rêve ?

À très bientôt, Laura

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LA CABANE COLCHIK EN 2025

Juste vous dire: j’ai ouvert un petit outlet sur etsy pour vendre à prix tout doux les modèles qui sont sortis de la collection permanente. Bon, pour le moment, il n’y a que les salopettes mais bientôt je rajouterai les boilersuit & les boilerdress.

Voici l’adresse de la boutique etsy : https://www.etsy.com/de/shop/outletcolchik
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